Le code de l'indigénat:

 

Le gouvernement français imposa, en 1887, le régime de l'indigénat à l'ensemble de ses colonies; il fut formellement appelé plus habilement Code de l'indigénat. En général, ce code assujettissait les autochtones et les travailleurs immigrés aux travaux forcés, à l'interdiction de circuler la nuit, aux réquisitions, aux impôts de capitation (taxes) sur les réserves et à un ensemble d'autres mesures tout aussi dégradantes. Il s'agissait d'un recueil de mesures discrétionnaires destiné à faire régner le «bon ordre colonial», celui-ci étant basé sur l'institutionnalisation de l'inégalité et de la justice. Ce code fut sans cesse «amélioré» de façon à adapter les intérêts des colons aux «réalités du pays».

 

Le Code de l'indigénat distinguait deux catégories de citoyens: les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français , c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens, etc., ainsi que les travailleurs immigrés. Les sujets français soumis au Code de l'indigénat étaient privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques; ils ne conservaient au plan civil que leur statut personnel, d'origine religieuse ou coutumière.

 

Tout compte fait, le colonialisme pratiqué en Nouvelle-Calédonie, en Algérie, à Madagascar, etc., s'apparentait à une sorte d'esclavage des populations autochtones: celles-ci étaient dépouillées de toute leur identité. Le Code de l'indigénat était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation. Ce système d'inégalité sociale et juridique perdura jusqu'en 1946, soit plusieurs années après que les accords de Genève (le 23 avril 1938) eurent interdit toute forme de travaux forcés.

 

 

Extrait de "Initiation à l'Afrique" du docteur J-M Habig - 1948 -

Une caravane bien conduite marche sans heurts... 

et l'on peut, jour après jour, voir fondre les corps des porteurs.

Ainsi était le chemin des caravanes...

Des hommes sans riposte.. sans volonté... ignorants des nécessités

de leurs propres corps... marchant... marchant... et fondant au soleil.

C'est au dieu qui conduit les Noirs, de veiller, pour eux, à leur santé.

C'est lui qui veut le travail.

C'est lui qui doit connaître les possibilités des hommes, le rendement,

la prévention et l'usure des corps.

Ces hommes sont comme les bielles d'un moteur... 

C'est au Blanc de le sentir tourner rond...

Son système nerveux doit s'affiner, 

il doit se prolonger dans tous les muscles qui constituent sa machine.

En réalité, il faut être moralement aristocrate pour conduire des masses sauvages, 

comme il faut être fin de caractère pour monter un pur sang. 

Dépistez les fatigue des corps à la sueur qui perle sur les fronts... 

apprenez à percevoir l'odeur de cette sueur... comme celle du cheval, elle sentira la fatigue.

Descendez de votre tipoïe... 

prenez le pouls de ces enfants qui se confient aveuglément à votre volonté.

Ayez toujours sur vous un thermomètre que vous placerez dans la bouche... 

vous vous assurerez ainsi que vos hommes ne "chauffent pas". 

Peut être devrez-vous exempter un fiévreux d'un lourd portage par temps orageux.

Tâtez les mollets... palpez les muscles pour apprécier leur dureté...

un muscle qui a fonctionné trop vite contient un excès d'acide lactique. 

Il se produit alors un appel d'eau pour le neutraliser et le muscle est oedemacié, 

dur et douloureux. Vous voyez que cela suppose un certain sens, un certain "flair".