Jules Ferry

 

28 juillet 1185, discours de Jules Ferry à l'Assemblée Nationale

Jules Ferry, alors Président du Conseil, prononce ce discours devant les députés français. Chargé des affaires étrangères depuis 1883, il a entraîné la France dans une politique de conquêtes coloniales. Quelques mois après la défaite de Lang-Son, en Indochine (28 mars 1885), qui a grossi le camp des adversaires de sa politique coloniale, Ferry s’exprime donc à l’Assemblée dans le but de convaincre les députés de la nécessité de poursuivre l’expansion coloniale.

« On peut rattacher le système [d’expansion coloniale] à trois ordres d’idées : à des idées économiques, à des idées de civilisation… à des idées d’ordre politique et patriotique. 

Ce qui manque à notre grande industrie… ce qui lui manque le plus, ce sont les débouchés… La concurrence, la loi de l’offre et de la demande, la liberté des échanges, l’influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s’étend jusqu’aux extrémités du monde… Or, ce programme est intimement lié à la politique coloniale… Il faut chercher des débouchés. 

Il y a un second point que je dois aborder… : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question… Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu’il y a pour elles un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. 

Il n’y a pas de compensation pour les désastres que nous avons subis… Mais est-ce que le recueillement qui s’impose aux nations éprouvées par de grands malheurs doit se résoudre en abdication ?… je dis que la politique coloniale de la France s’est inspirée d’une vérité sur laquelle il faut rappeler votre attention : à savoir qu’une marine comme la nôtre ne peut se passer, sur la surface des mers, d’abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. 

Rayonner sans agir, en regardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient, vivre de cette sorte pour une grande nation, c’est abdiquer. » 

Rudyard Kipling

 

Le fardeau de l'homme blanc

 

"O Blanc, reprends ton lourd fardeau :

Envoie au loin ta plus forte race,

Jette tes fils dans l'exil Pour servir les besoins de tes captifs;

 

Pour - lourdement équipé - veiller

Sur les races sauvages et agitées,

Sur vos peuples récemment conquis,

Mi-diables, mi-enfants.

 

O Blanc, reprends ton lourd fardeau :

Non pas quelque oeuvre royale,

Mais un travail de serf, de tâcheron,

Un labeur commun et banal.

 

Les ports où nul ne t'invite,

La route où nul ne t'assiste,

Va, construis-les avec ta vie,

Marque-les de tes morts !

 

O Blanc, reprends ton lourd fardeau;

Tes récompenses sont dérisoires :

Le blâme de celui qui veut ton cadeau,

La haine de ceux-là que tu surveilles.

 

La foule des grondements funèbres

Que tu guides vers la lumière :

"Pourquoi dissiper nos ténèbres,

Nous offrir la liberté ?"."

 

Rudyard KIPLING The White Man's Burden, Poème, 1899 

 

Une du Petit journal, 19 novembre 1911

Page de couverture d'un cahier scolaire à la gloire de la colonisation, par G. Dascher, 1900

La scolarisation

La formation professionnelle des filles

La vaccination

L'assistance aux lépreux

Les dispensaires médicaux

L'évangélisation (chromolithographie)

Le catéchisme

Le scoutisme

La critique de la colonisation par les communistes

Dessin de Steinlen, Couverture du Crapouillot intitulé Expéditions coloniales, leurs dessous - leurs atrocités, janvier 1936 

Georges Clemenceau